
La Thaïlande a connu plusieurs changements économiques au cours des dernières décennies, passant d’une économie basée sur l’agriculture à une industrie axée sur l’exportation. Le pays souhaite désormais entrer dans une nouvelle ère avec Thaïlande 4.0 – une initiative qui vise à moderniser l’économie par l’innovation, la technologie et le développement durable.
Qu'est-ce que la Thaïlande 4.0 ?
La Thaïlande 4.0 est une stratégie lancée par le gouvernement pour rendre le pays plus compétitif sur le marché mondial. L’accent est mis sur la réduction de la dépendance à l’égard de l’industrie traditionnelle et sur l’investissement dans des solutions de haute technologie et la transformation numérique. Le gouvernement souhaite créer une économie davantage axée sur l’innovation, où la recherche et le développement jouent un rôle central. L’objectif est de mettre en avant la numérisation, l’intelligence artificielle et l’automatisation comme forces motrices de l’industrie et des entreprises du futur.
Quels secteurs sont concernés ?
L’un des principaux domaines d’action de la Thaïlande 4.0 est de développer des industries clés telles que l’électronique intelligente, la robotique, la biotechnologie et les énergies renouvelables. Les investissements dans ces domaines donneront une nouvelle dynamique à l’économie et rendront le pays moins dépendant des exportations traditionnelles et de la production à faible coût. L’accent mis sur l’économie numérique signifie également une expansion de la fintech, du commerce électronique et des services cloud.
Incitations économiques pour les entreprises et les investisseurs
Pour attirer les investissements étrangers, le Conseil d'investissement thaïlandais (BOI) offre des incitations économiques, telles que des exonérations fiscales et des programmes de soutien aux entreprises des secteurs de haute technologie. Plusieurs parcs industriels ont également été créés pour faciliter l’implantation des acteurs internationaux en Thaïlande. Le gouvernement espère que ces mesures renforceront le rôle du pays en tant que pôle d’innovation de premier plan en Asie du Sud-Est.
Points de vue critiques et défis
Malgré les plans ambitieux, il existe plusieurs défis et points de vue critiques concernant la Thaïlande 4.0. L’un des plus grands problèmes est le manque de main d’œuvre qualifiée dans le secteur des technologies et de l’informatique, ce qui peut rendre la modernisation difficile. Certains experts estiment que la Thaïlande pourrait être obligée d’importer des compétences étrangères pour combler son déficit, ce qui pourrait se heurter à la résistance des groupes professionnels locaux.
Un autre défi est la fracture numérique. Seulement un peu plus de la moitié de la population a accès à Internet, ce qui limite la capacité à créer une main-d’œuvre de haute technologie. La grande différence entre les zones urbaines et rurales est également un facteur qui peut ralentir le développement, car l’éducation et les ressources sont inégalement réparties à travers le pays.
Plusieurs analystes ont également souligné que la Thaïlande 4.0 manque d’une définition et d’une stratégie claires, ce qui crée une incertitude quant à la manière dont elle sera mise en œuvre dans la pratique. Les problèmes structurels de l’économie, comme la faible croissance de la productivité et une bureaucratie excessive, peuvent également empêcher les réformes d’avoir l’effet escompté par le gouvernement.
La Thaïlande 4.0 peut-elle changer l’avenir du pays ?
Si la vision du gouvernement se concrétise, la Thaïlande pourrait devenir un acteur majeur de la haute technologie et de l’innovation. Avec les bonnes stratégies et les bons investissements, le pays a le potentiel de se développer en une économie moderne et durable qui attire les entreprises nationales et internationales. Dans le même temps, il est essentiel que le gouvernement s’attaque aux défis existants et crée les conditions pour que toutes les couches de la population puissent bénéficier du développement. La Thaïlande 4.0 pourrait ainsi devenir une étape importante dans l’histoire économique du pays – mais il reste à voir si l’initiative sera à la hauteur des attentes.
Texte : La rédaction
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